Présence Panchounette surréaliste ? Mon œil !
Dans le contexte des révoltes d’étudiants et d’ouvriers de mai-juin 1968 et des années 1970 ultra-politisées, Présence Panchounette s’est imprégnée et a recueilli à sa manière le message situationniste relatif aux avant-gardes. « Le dadaïsme a voulu supprimer l’art sans le réaliser » alors que « le surréalisme a voulu réaliser l’art sans le supprimer » résume Guy Debord (1931-1994). Loin de négliger dada et surréalisme, il convient plutôt de tirer les conséquences de leurs impasses historiques respectives. […] Alors que le groupe surréaliste parisien s’auto-dissout en 1969 et que les situationnistes font de même en 1972, Présence Panchounette donne sa propre définition critique, insolente, déclassante d’une production post-artistique. […] Après cinquante ans de transfigurations esthétiques, dans quelle mesure l’opération symbolique de reconnaissance de l’objet d’art peut-elle atteindre à un degré d’incandescence tel qu’il suscite l’embarras ou l’inquiétude de celui qui regarde ? Sommes-nous devenus totalement blasés ? À certaines conditions, les ressources du mauvais goût demeurent vivifiantes, rétorque Présence Panchounette, parce qu’elles préservent le sens de la surprise : « Ce qui est intolérable dans le vulgaire, c’est son innocence » estime le collectif.
Crédit visuel : Le Paris surréaliste
Data : L'Officiel des spectacles