Échappées Belles : Irina Closson, Pétra Werlé, François Montchâtre
François Montchâtre est une grande figure de l’art. Descendu du bus d’Iris Clert, il intègre la Fabuloserie d’Alain Bourdonnais avec une œuvre en noir et blanc tout en humour et en turlupinades. Sur ses mécaniques iconiquement inutiles se côtoient figures à l’érotisme décapant, crétins suicidaires armés d’attaché-case, automaboules et insectes gigantesques aux nez d’avion. Pétra Werlé sculpte ses personnages en mie de pain depuis presque un demi-siècle. Coquins joyeux, en couple ou en groupe, les expressions de ses petits personnages, vêtus d’ailes de papillons et chaussés de carapaces d’insectes, ont la joie chevillée au corps. Faussement sages, collés sur de vieilles photographies, leurs regards en coin répondent à leurs sourires. Irina Closson exorcise les monstres de son enfance dans des peintures sur verre aux couleurs chatoyantes. Le dynamisme des formes aux détails hallucinants entre rêves et cauchemars permet à la danse de la vie de surmonter le tourbillon de l’horreur. Cette jeune femme de vingt-deux ans invente son propre style. De sa main sortent des corps souvent couturés et déformés qui telles des poupées russes font naître d’autres corps. Les visages aux yeux multiples illustrent les différents plans du regard comme sur les portraits de Picasso. Entre contes et mythologies, Irina crée un univers graphique sur des fonds unis et purs qui semble tout droit sorti de l’inconscient. Art Brut, Art Singulier ou Art tout court, les œuvres de ses trois artistes se répondent au-delà des générations dans la précision de leurs miniatures et la liberté de leurs démarches sans prétention.
Crédit visuel : (© DR)
Data : L'Officiel des spectacles